La Passion du Christ sous analyse...
Aussi poussée et rigoureuse quelle soit, la recherche historique sur l'âge d'un objet n'apporte que de fortes présomptions. Pour qui veut se rapprocher davantage de la certitude, il existe une méthode physico-chimique dite du « carbone 14 ». On en passa par là en 1988, et les mesures effectuées alors par trois laboratoires indépendants, disposant chacun d'un échantillon du tissu, débouchèrent sur une conclusion apparemment définitive : la date de fabrication du suaire de Turin est comprise entre 1260 et 1390.

Des points communs existent
avec ce manuscrit de 1150, le codex Pray,
qui signifierait une erreur de datation au carbone 14.

La discussion semblait close, et l'idée selon laquelle le suaire de Turin est bien un faux datant du Moyen Âge est désormais très répandue, y compris dans la presse.

On ne peut pourtant en rester là car, même si le grand public ne le sait pas et si certains scientifiques font semblant de l'ignorer, la datation au carbone 14 a été sérieusement remise en question.

Les arguments avancés par les contestataires s'appuient, entre autres, sur deux remarques. D'abord on trouve dans les mesures publiées par les trois laboratoires une bizarrerie qui ne devrait être présente que si les échantillons utilisés n'avaient pas la même provenance. Ceci - qui est indiscutable et a été mis en évidence par plusieurs mathématiciens spécialisés - suffit évidemment pour s'interroger sur la fiabilité de l'étude. Et comme le suaire a été restauré plusieurs fois, on peut se demander si la date 1260-1390 n'est pas une « moyenne » résultant de mesures effectuées sur une partie du tissu très ancienne, et d'autres mesures provenant d'un raccommodage. Qui plus est, les partisans de l'authenticité ne manquent pas d'ajouter que :

Par conséquent si l'on préfère s'en tenir à une attitude prudente, on constatera objectivement que la date de fabrication du suaire n'est toujours pas connue, parce qu'il n'est pas actuellement possible de trancher définitivement entre les hypothèses relatives à son âge.

Tout cela, en tout cas, n'est peut-être pas sans rapport avec la succession d'événements suivants (qui, contrairement à l'opération carbone 14 et à ses conclusions discutables, n'ont pas fait l'objet de gros titres) :

La Preuve par l'image ?
Venons-en au second problème, celui posé par la présence d'une image sur le tissu. Pour commencer, et sans vouloir vexer aucun des pieux pèlerins d'autrefois, on peut admettre que la quasi-totalité de ceux qui, entre 1357 et 1897, ont vu l'image ont, en réalité, cru la voir tout comme il est possible de distinguer des objets, des personnages ou des animaux sur une tâche d'encre, un nuage ou la lune. Quand on examine le suaire à l'œil nu, on ne discerne en effet qu'un ensemble de tâches et de roussissures, ces dernières laissées par les flammes lorsqu'en 1532 la chapelle de Chambéry, qui abritait alors le linceul, a brûlé. Il faut se placer à une certaine distance et sous un bon éclairage pour apercevoir vaguement les deux silhouettes humaines dont les têtes se touchent.

Le coup de théâtre a éclaté en 1898. Cette année-là, un avocat, Secondo Pia, photographe amateur, obtient l'autorisation de tirer des clichés du suaire. Il opère la nuit, et c'est le 28 mai qu'au développement est apparue, très visible, très nette et détaillée cette fois, la double image d'un homme ayant été torturé. Comme l'a déclaré, avec justesse, le célèbre et regretté photographe toulousain Jean Dieuzaide, le linceul « constitue le premier négatif de l'histoire de la photographie ».

The Passion of Christ under analysis...
Also thorough and rigorous which is, historical research on the age of an object brings only strong presumptions. For who wants to approach more the certainty, there is a physicochemical method known as « carbon-14 » dating. One used this method in 1988, and the measurements were independently carried out by three independent laboratories. Each laboratory received a sample of the linen cloth, and the results led to an apparently final conclusion: the manufacture date of the shroud of Turin is between 1260 and 1390.

Common points exist
with this manuscript of 1150, the Pray codex,
which would mean error of carbon-14 dating.

The discussion seemed closed, and the idea according to which the shroud of Turin is well a forgery dating from the Middle Ages is now very widespread, including in the press.

One cannot however remain about it there because, even if general public does not know it and so certain scientists pretend to be unaware of it, the carbon-14 dating was seriously called into question.

The arguments advanced by the protesters are supported, among other things, by two remarks. In the first place one finds in the measurements published by the three laboratories some peculiarity which should be present only if the samples used did not have the same origin. This - which is indisputable and was highlighted by several specialized mathematicians - is obviously enough to wonder about the reliability of the study. And like the shroud several times were restored, one can wonder whether the date 1260-1390 is not an « average » resulting from measurements carried out on a very old part of the linen cloth, and other measurements coming from a mending. And what's more, the partisans of the authenticity add :

Consequently if one prefers to stick to a careful attitude, one notes objectively that the date of manufacture of the shroud is still not known, because it is not currently possible to choose definitively between the assumptions relative to his age.

All that, in any case, is perhaps not without relationship with the succession of following events (which, contrary to the carbon-14 dating and its debatable conclusions, were not the subject of headlines in the papers) :

The Proof by the Image ?
Let us come to the second problem, that posed by the presence of an image on the linen cloth. To start, and without wanting to offend the former pious pilgrims, one can admit that the near total of those who saw the image between 1357 and 1897, have actually believed to see it, just like it is possible to perceive objects, persons or animals on a ink stain, a cloud or the moon. When one examines the shroud to the naked eye, one perceives indeed only a whole of stains and reddening, these last left by the flames when in 1532 the chapel of Chambery, which sheltered the shroud then, burned. It is necessary to be placed at a certain distance and under a good lighting to vaguely see the two human silhouettes whose heads are touched.

The great event happened in 1898. This year, a lawyer, Secondo Pia, photo hobbyist, obtains the authorization to take some photos of the shroud. He operates during the night, and on May 28, on his photos, appeared very visible, very clear and detailed this time, the double image of a man having been tortured. John Dieuzaide, the famous photographer of Toulouse, declared with soundness that the shroud « constitutes the first negative of the photography history ».