Pourquoi le Carbone 14 ?
Depuis plusieurs siècles déjà, les scientifiques dataient les objets archéologiques selon les strates dans lesquelles ils étaient découverts (stratigraphie). Ils comparaient les différents lits de strates et pouvait ainsi les dater, les strates inférieures étant considérées comme plus anciennes que les strates supérieures. Grâce à cette technique les chercheurs ont divisé l'histoire de la Terre en 4 grandes parties: Précambrien, Paléozoïque, Mésozoïque et Cénozoïque.
A la fin du 19ème siècle, lors de la découverte de la radioactivité par les français Henri Becquerel et le couple Pierre et Marie Curie, la possibilité d'utiliser les éléments radioactifs pour les datations commença à être envisagée. L'isotope du carbone fut ensuite découvert presque fortuitement en 1934 lorsqu'un physicien Américain, F.N.F. Kurie, exposa de l'azote à un flux de neutrons.
Mais la véritable découverte du radiocarbone naturel, date de 1946, lorsque Willard Franck Libby, un chimiste américain, émit l'idée d'une production continue de cet isotope dans la nature et établit les bases théoriques et pratiques de son utilisation en vue de datations en Archéologie.
Libby montra que le tritium, isotope de l'hydrogène, est produit par les radiations cosmiques. En 1947, il mit au point, avec ses étudiants, la technique de datation au carbone 14. Il eut l'idée d'étudier la proportion de carbone 14 dans deux objets en bois provenant d'une tombe égyptienne, et réalisa ainsi la première datation par radioactivité de l'Histoire, ce qui lui vaudra un Prix Nobel de Chimie en 1960.
Le chimiste américain Libby Willard Frank |
Libby Willard Frank est l'inventeur de la datation par le carbone 14
Libby est un Physicien Chimiste, spécialiste en radioactivité, chimie nucléaire, techniques de traçage et particulièrement de traçage des isotopes. Il devint célèbre par ses travaux à l'Université de Chicago sur le carbone 14 (radiocarbone) et son utilisation pour dater les artefacts archéologiques, et sur le tritium naturel et son utilisation en hydrologie et en géophysique. |
Les premiers résultats de W.F. Libby en 1949 et 1950 et la mise au point par H.L. De Vries d'un procédé très sensible de mesure de la radioactivité 14C des échantillons, mirent en évidence les possibilités de la nouvelle méthode de datation.
Cette méthode consiste à déterminer la quantité de carbone 14 dans un matériau vivant, sachant que, lorsqu'un organisme vivant meurt, il cesse d'incorporer l'isotope pour au contraire commencer à en perdre. On peut ainsi déduire l'âge de ce matériau vivant à partir de la quantité restante de carbone 14. Largement utilisée en archéologie et en géologie, la technique de datation de Libby s'est révélée fiable pour des matériaux remontant jusqu'à environ 50.000 ans.
La découverte de la radioactivité naturelle a marqué un considérable progrès pour l'étude de la Préhistoire. On sait depuis environ 50 ans, que le matériel constitutif des sites archéologiques contient parfois des radioéléments dont la teneur varie avec le temps et qu'il est possible de dater des événements préhistoriques. Mais chaque isotope radioactif ne pourra être utilisé que dans une plage de temps bien définie, essentiellement en fonction de sa période de demi-vie et de sa concentration initiale.
Le radiocarbone ou 14C ou carbone 14, est l'un de ces éléments radioactifs. Bien qu'en faible teneur dans la nature, sa découverte a été déterminante pour l'étude d'une période de la Préhistoire limitée aux 40 ou 50 derniers millénaires.
A la suite des découvertes de Libby, grâce aux travaux des laboratoires et à l'archéologie de terrain, la datation par radioactivité est devenue une technique bien maîtrisée et employée très fréquemment pour la datation d'objets divers.
D'où vient le Carbone 14 ?
Le Carbone 14 est un isotope radioactif du « Carbone normal » que l'on trouve partout sur Terre. Le C14 ne se trouve donc qu'en très petite quantité dans la nature. Nous allons voir où et comment ce Carbone 14 est formé sur Terre, et pourquoi, malgré sa rareté, il est présent dans tous les organismes vivants.
Le carbone 12, stable et non radioactif
Quand on parle du Carbone, on pense a priori au Carbone 12, qui est le plus courant dans la nature. Stable et non radioactif, il est constitué de 6 électrons tournant autour d'un noyau de 6 neutrons et 6 protons (6+6=12 éléments dans son noyau d'où le nom de carbone 12). Mais, il existe aussi deux autres « formes » de Carbone, que l'on appelle ses isotopes : le Carbone 13 qui est stable lui aussi, et le Carbone 14 qui est instable et radioactif. Chacun de ces isotopes comporte 6 protons dans son noyau (sinon, ce ne serait plus du carbone...) mais le Carbone 13 a 7 neutrons et le Carbone 14 en a 8.
Le carbone 14 est instable et radioactif.
C'est l'isotope utilisé pour les datations.
Dans la nature, on trouve 98,89% de Carbone 12, 1,1% de Carbone 13 et 1,2.10-12 % de carbone 14. Le carbone 14 est issu de l'azote de l'air qui entre en collision avec les neutrons créés dans l'atmosphère par les rayons cosmiques. Cette réaction de formation du carbone 14, établie en 1946 par Willard Franck Libby, est la suivante : un neutron frappe un atome d'azote (noté "N", qui a 7 protons, 7 neutrons), il rentre dans le noyau et en expulse un proton, et il reste un atome de carbone, avec 6 protons et 8 neutrons, et un proton qui se "promène tout seul".
C'est ainsi qu'une partie des neutrons créés dans l'atmosphère par les rayons cosmiques interagissent avec l'azote pour former cet isotope radioactif du carbone selon cette réaction:
14N(n,p)14C
(Réaction mise en évidence par W.F. LIBBY en 1946).
Plus précisément, les protons cosmiques d'origine galactique sont plus ou moins déviés par le champ magnétique terrestre. Ceux qui pénètrent dans l'atmosphère donnent naissance à des neutrons sur les molécules d'oxygène et d'azote de l'air. Après leur production, ces neutrons entrent en collision avec les molécules de l'air; à la suite de nombreux chocs, ils sont ralentis et atteignent peu à peu l'énergie thermique des gaz. Ils donnent alors, avec une probabilité quasi-totale, du carbone 14 sur l'azote de l'air. La réaction est la suivante:
146C -> ß- + 147N
Le maximum d'intensité des neutrons secondaires se produit dans une bande d'altitude correspondant à des pressions résiduelles de 75 à 120 g/cm2 (soit de 18 à 15 km d'altitude). On retrouve le même maxi dans le spectre de taux de production du 14C. Le flux cosmique primaire est largement modulé par le champ magnétique terrestre et aussi par le champ magnétique du vent solaire interplanétaire. Il en est de même pour la production du 14C qui est affectée des mêmes variations spatiales et temporelles que le flux de protons. Elle varie d'un facteur 4 à 5 entre l'équateur et le pôle et subit des fluctuations notables au cours d'un cycle solaire (Un cycle solaire dure 11 ans).
Ceci a pour conséquence de rendre difficile le calcul exact du taux de production du 14C (teneur en 14C dans l'atmosphère).
A la suite de mesures de flux de neutrons thermiques faites en ballon à l'aide de compteurs à BF3, Richard LINGENFELTER (University of California) et Reuven RAMATY (NASA's Goddard Space Flight Center), ont calculé (1970) les taux de production suivants par cm2 de surface terrestre et par seconde:
Pour le minimum solaire
enregistré dans les années 1953-1954 :
0,91 atome de 14C cm-2 sec-1 à l'équateur,
4,99 atomes de 14C cm-2 sec-1 aux pôles.
Pour le maximum solaire
enregistré dans les années 1957-1958 :
0,86 atome de 14C cm-2 sec-1 à l'équateur,
3,50 atomes de 14C cm-2 sec-1 aux pôles.
Des calculs plus récents
faits pour le cycle solaire entre 1965-1975
(Serge A. KORFF et Rosalind B. MENDELL, 1980)
confirment et précisent ces valeurs.
Ils conduisent à un taux de production moyen de :
2,25 ± 0.1 atomes 14C cm-2 sec-1.
Le carbone 14 ainsi formé s'oxyde rapidement, donne une molécule de 14CO2 qui se disperse et marque de façon uniforme par sa radioactivité le gaz carbonique atmosphérique.
De l'ordre de 25% sur un cycle solaire de 11 ans, les variations du taux de production sont difficiles à observer car elles ne produisent pas un changement très sensible dans la concentration 14C atmosphérique.
HOUTERMANS (1966) a montré en effet qu'une variation périodique de 10 ans dans la production du 14C était atténuée d'un facteur 100. C'est bien ce qui a été trouvé en mesurant l'activité du bois prélevé dans les couches annuelles d'arbres (dendrochronologie). L'activité du carbone varie pendant un cycle solaire de 1 à 2 pour mille.
Le cycle du carbone
Ce carbone est rapidement oxydé pour donner du gaz carbonique (ex : absorbé par les plantes au cours de la photosynthèse). Le bois vivant contient donc toujours une certaine proportion de carbone 14, et on a constaté que cette quantité était constante dans le monde, chaque gramme de carbone contenant suffisamment d'isotopes 14C pour qu'un détecteur enregistre 13,6 désintégrations par minute et par gramme de carbone (dpm/g).
Lorsqu'un arbre est abattu, le bois cesse de vivre, le processus de photosynthèse s'arrête, et il n'y a plus absorption de gaz carbonique. L'isotope 14C est alors libre de se désintégrer sans compensation, selon la réaction suivante :
qui est l'équation de désintégration du 14C. Par ailleurs, le carbone 14 est un émetteur radioactif ß-, selon la réaction :
Notre arbre, comme tout matériau vivant (bois, lin, ou autre élément organique), commence alors une période de désintégration qui va permettre d'évaluer son âge, en mesurant son activité spécifique et donc son degré de radioactivité (nombre de rayons ß- émis par gramme minute par gramme de carbone) et en déduire par le calcul le temps écoulé depuis la mort de ce matériau.
Période de désintégration (demi-vie)
La période de demi-vie est le temps pendant lequel la moitié du Carbone 14 se désintègre. Elle est théoriquement de 5.730 ± 40 ans (GODWIN, 1962). Au bout de 5.730 ans, il y aura donc dans le matériau étudié deux fois moins de carbone 14. Suite à des conventions internationales de la communauté scientifique du radiocarbone, la période utilisée est celle mise en évidence par Willard Libby de 5.568 ± 30 ans. Valeur adoptée dès 1951 et qui continue d'être utilisée pour le calcul des âges. Le passage de cette dernière période à la nouvelle se fait en multipliant les âges par 1,03.
En appliquant les conventions internationales de la communauté scientifique du radiocarbone, on pourra donc s'attendre à ce que notre morceau de bois, au bout d'une période de 5.568 ans, n'émette plus que 6.8 électrons, ou autrement dit, qu'il ne donne que 6.8 dpm/g (désintégration par minute et par gramme).
Courbe
de décroissance exponentielle du 14C
Il est ainsi possible d'évaluer l'âge de notre spécimen de bois (ou de tout autre matériau d'origine organique, tel que par exemple le lin) d'après son degré de radioactivité.
Cette méthode de datation par le carbone 14 a été appliquée, par exemple à du bois prélevé dans des tombes égyptiennes que les archéologues estimaient vieilles de 4600 ans. On a obtenu un taux de comptage correspondant à un âge de 4500 ans, ce qui était une confirmation frappante du raisonnement des archéologues.
Formation et désintégration du carbone 14 se produisent simultanément et se conjuguent pour arriver à un équilibre radioactif qui maintient constantes la composition isotopique et l'activité spécifique du carbone atmosphérique. Cette activité naturelle est très faible, et elle a été déterminée comme étant égale
à: 13,56 ± 0.07 désintégrations par minute et par gramme de carbone.
Soit 13,6 dpm/g de carbone (KARLEN et Al.,1966)
Principe de la datation
On sait que tout organisme présente de son vivant la même radioactivité que le gaz carbonique atmosphérique. A sa mort, les échanges gazeux cessent, le 14C n'est plus renouvelé, sa radioactivité décroît alors lentement à raison de la moitié tous les 5.568 ans*, c'est la période de demi-vie.
(* période adoptée par convention internationale)
Ainsi si on mesure aujourd'hui l'activité 14C = At d'un bois, on peut en la comparant à l'activité du carbone moderne Ao, en déduire le temps t qui s'est écoulé depuis sa mort. C'est ce que l'on appelle l'AGE.
L'âge s'obtient à partir de la décroissance exponentielle radioactive:
|
|
At = Ao . e-lembda.t |
|
At |
activité carbone de l'échantillon (échantillon
archéologique) |
Ao |
activité carbone moderne (échantillon standard de référence) |
Lembda |
constante de désintégration Ln2/T égale à
0.69314/T |
T |
étant la période de demi-vie du 14C utilisée par
convention, soit 5.568 ans |
Si on introduit la valeur de la période dans l'équation
ci-dessus, on obtient une formule simple pour le calcul des âges:
AGE = log Ao/A * 8,033 103ans
Tel est le principe de la méthode. Il repose sur l'hypothèse que la radioactivité naturelle est restée constante au moins au cours des 40.000 dernières années, autrement dit, on suppose que l'activité 14C d'organismes vivants actuellement est identique à celle des mêmes organismes il y a par exemple 10.000 ans.
Cette hypothèse n'est pas rigoureusement exacte car l'activité du carbone 14 n'a pas toujours été constante dans le temps c'est à dire qu'il y a eu des fluctuations de la teneur en 14C dans l'atmosphère, aujourd'hui quantifiées et qui sont introduites dans les procédures de calibration des âges de radiocarbone.
(Cf: chapitre sur la calibration des dates.)
Le principe de la méthode de datation par le 14C consiste donc à mesurer l'activité spécifique d'un échantillon, qui est le nombre de rayons ß- émis par gramme de carbone et par minute, et en déduire par le calcul, le temps écoulé depuis la mort de l'organisme sur lequel l'échantillon a été prélevé.
La découverte de W.F. Libby, qui lui valut l'attribution du prix Nobel de Chimie en 1960, fut d'expliquer la teneur en 14C de toute matière carbonée. W.F. Libby montra que le bombardement de l'azote par des neutrons se produisait de façon continue dans la nature et que le produit de cette réaction, le radiocarbone, faisait partie intégrante de certaines matières carbonées de la nature.
Distribution du Carbone dans la nature
Bien que la production de radiocarbone soit continuelle comme l'est depuis des millénaires le rayonnement cosmique, il n'y a pas accumulation de carbone 14 parce que cet isotope est radioactif. Cela veut dire que tous les atomes de radiocarbone se désintègrent spontanément au bout d'un certain temps en émettant un électron et en redonnant un atome de 14N.
Cette désintégration est un phénomène régi par les lois de la statistique, et si l'on fait la moyenne pour un très grand nombre d'atomes, sa fréquence est absolument constante et elle est définie par la période de l'isotope 14C qui a été mesurée par les physiciens. Ces derniers ont démontré que toute matière carbonée isolée de la source de production de radiocarbone perd la moitié de sa teneur originelle en 14C et que la concentration de cet isotope diminue de moitié tous les 5.568 ans. (Convention internationale, ou 5.570 ans).
Les différents
réservoirs de carbone sur la terre
Parmi les éléments présents à la surface de la terre, le carbone est l'un des plus importants. Il est très diversement réparti :
- sous forme de gaz carbonique dans l'atmosphère (12CO2, 14CO2),
- sous forme de composés organiques dans la biosphère terrestre et marine,
- sous forme de gaz carbonique, de bicarbonates dissous et de carbonates dans les océans.
Des échanges constants de carbone se produisent dans ce système qui constitue le système échangeable.
La répartition du carbone dans l'atmosphère est connue avec une bonne précision.
C'est dans la biosphère terrestre qui comprend la matiére végétale vivante et morte, c'est à dire les végétaux et les sols, que l'on a le moins d'information.
Le carbone est, par ailleurs, beaucoup plus abondant dans le système sédimentaire constitué par les roches sédimentaires calcaires, les sédiments marins, les charbons et le pétrole.
Dans les roches de formation très ancienne, le carbone est totalement dépourvu de 14C (exemple donné pour quelques millions d'années).
Les différents réservoirs sont supposés en équilibre réciproque vis à vis de la teneur en 14C qui est elle-même homogène dans chacun d'entre eux, et elle est considérée comme constante puisque l'équilibre radioactif est atteint (taux de production = taux de désintégration).
L'équilibre est rompu lorsque cesse l'interconnexion de l'un des réservoirs et seule la décroissance radioactive se produit dans le réservoir isolé.
Il est donc possible de connaître le moment où le réservoir a été isolé, donc de dater cet événement, à condition que l'échantillon n'ait pas à nouveau participé ultérieurement au cycle du carbone.
A la surface des océans la plus grande partie du carbone présent dans l'air s'échange avec celui dissous dans les eaux marines et entre dans la constitution des organismes marins; l'autre partie, par la
photosynthèse, constitue les cellules de tous les organismes terrestres.
Pour que l'activité spécifique de 13,6 dpm/g de carbone reste constante, il faut que le système d'échange matiére carbonée-atmosphère reste ouvert. S'il se ferme pour une cause quelconque, telle que la mort de l'organisme ou la précipitation de calcaire, la teneur en 14C va immédiatement commencer à décroître et continuera à le faire régulièrement jusqu'à la disparition totale des isotopes radioactifs qui ne sont plus renouvelés.
Donc la teneur en radiocarbone sera d'autant plus basse qu'il se sera écoulé plus de temps depuis l'interruption de l'échange avec la source de radiocarbone.
DATER UN ECHANTILLON PAR LE RADIOCARBONE CONSISTERA
DONC A MESURER SA TENEUR EN 14C ACTUELLE ET LA COMPARER A CELLE QU'IL AVAIT
LORS DE SA FORMATION. |
Le carbone 14 permet de dater un nombre considérable d'éléments et d'objets émanant d'époques très diverses. Mais, nous le verrons par la suite, ces méthodes ont leurs limites, et tout objet n'est pas forcément datable de manière fiable et efficace.
REALISATION D'UNE DATATION
Dans cette partie on décrit la réalisation d'une datation dans un laboratoire spécialisé tel qu'il en existe plusieurs dans le monde. Il s'agit ici du Centre de Datation au Radio Carbone (C.D.R.C.) de Lyon (France) où travaille Jacques Evin.
Réception des échantillons
Les échantillons reçus par les laboratoires sont nombreux, et il nécessaire de disposer d'une salle pour tous les entreposer sans danger. Dans cette pièce l'on peut trouver du charbon de bois, des os, des tourbes et des coquillages, ou même des huiles essentielles, et des produits chimiques divers, alcools, vinaigres.
Nettoyage des échantillons
Tous les échantillons reçus par le laboratoire ont une très longue histoire, et contiennent forcément beaucoup de matières qu'il est nécessaire de nettoyer : les carbonates et matières humiques sont enlevés et l'échantillon est alors prêt à brûler. Les nombreuses paillasses sont couvertes de divers bocaux entreposés depuis parfois plusieurs semaines, qui reposent et se « lavent ». La taille des échantillons est variable: des quelques milligrammes du grain de blé, aux quelques grammes du charbon de bois, ou même aux kilogrammes du fémur ou du tibia humain.
Une expérience de datation
Cette phase de préparation est fondamentale dans la mesure de datation. Si elle est mal effectuée par le laboratoire, toutes les mesures peuvent être faussées.
Combustion et synthèse chimique
Une fois sortis de la salle de nettoyage, les échantillons sont parfaitement propres, et le carbone 14 qui les compose est prêt à être extrait pour réaliser les expériences. Les diverses étapes de séparation varient selon le poids des éléments, il faut donc disposer du matériel adéquat, ou alors travailler avec d'autres laboratoires du monde entier disposant du matériel nécessaire.
Les salles de combustion et de synthèse chimique (CDRC)
Par exemple, pour les petits échantillons, voici le protocole explicatif de la séparation du carbone 14 (d'après une parution du CDRC) :
On le place dans un tube de quelques centimètres contenant de l'oxyde de cuivre. L'échauffement de ce minéral à plusieurs centaines de degrés, libère de l'oxygène qui transforme en gaz carbonique tout le carbone de l'échantillon. On nettoie ce gaz en le faisant passer dans plusieurs tubes de nettoyages sur le banc, et, en fin d'opération, on l'amène dans une ampoule qui est scellée au chalumeau. Cette ampoule sera ultérieurement envoyée à un accélérateur de particules (le Centre de Lyon travaille avec les accélérateurs d'Oxford et de Groningue), grosses machines de physique, qui après accélération des ions, peuvent séparer le Carbone 14 des deux autres isotopes de carbone, le Carbone 12 et le Carbone 13. Cette manière de mesurer la teneur en radiocarbone a été développée dans plusieurs pays dont la France.
Comptage et calculs
La mesure consiste à placer dans un compteur un poids de 3,5200 g (donc précis à 0,1 mg près) de benzène préparé à partir de l’échantillon. Une très petite quantité d’un produit organique, (dit mélange scintillant) est ajouté, et permet de détecter chaque désintégration de radiocarbone par un petit éclair de lumière que déclenche la particule émise. Cet éclair lumineux est transformé en une impulsion électrique et le compteur accumule les informations recueillies. Il les traduit en « dpmg » (désintégration par minute et par gramme), propre à chaque échantillon mesuré.
La salle de comptage et la salle de calculs (CDRC)
Toutes les informations recueillies sont ensuite centralisées dans un ordinateur qui calcule alors l’âge de chaque échantillon mesuré. Après quelques jours d'acquisition de données on obtient donc ainsi l'âge précis de chaque échantillon.
Publications des résultats
Tous les laboratoires publient régulièrement des documents explicatifs et mettent ainsi leur savoir à disposition des scientifiques du monde entier.
APPLICATIONS DES DATATIONS
Quel type d'objets peut-on dater ?
En théorie, tout organisme vivant (ou l'ayant été pendant un temps) est constitué d'atomes de carbone, en quantité variable selon l'espèce. Nous avons vu que, dans cet organisme, il existait un certain nombre d'atomes de carbone 14. Ce nombre augmente toute la vie durant, par l'ingérement de nourriture organique (et par conséquent chargé en carbone 14) et cet accroissement n'est stoppé que lorsque survient la mort. La quantité de carbone cesse d'être renouvelée et entre dans une phase décroissante bien précise: au bout d'une période de désintégration (5730 ans), la teneur en carbone 14 a diminué de moitié ; deux périodes plus tard, cette quantité a encore été divisée par deux, etc.
C'est sur cette constatation que le physicien Willard Libby initia en 1948 des recherches afin de rendre possible une datation à travers l'étude de la proportion de l'isotope 14 au sein des atomes de carbone.
Dent de Otodus obliquus (=Lamna obliqua)
provenant de Khouribga (Maroc) et datant de l'éocène
(Hauteur: 5 cm - Collection Eric Walravens).
Cette technique de datation reposant sur l'étude du carbone 14, présent chez tous les êtres vivants animaux et végétaux, on peut dater tout objet constitué de matériaux organiques à travers un échantillon de taille variable. Il est possible de dater des ossements, des objets en bois, et aussi des argiles et poteries, objets à priori minéraux, mais dont la composition recèle souvent des traces de matériaux végétaux (souvent désagrégés).
Quels en sont les contraintes ?
Il existe une contrainte à laquelle les scientifiques et archéologues sont obligés de se plier : c'est la taille de l'échantillon. Il doit en effet être de taille suffisante afin que l'expérience puisse être réalisable et offre des résultats probants. Parfois, notamment lors de la datation de pigments provenant de peintures rupestres, ou encore, comme ce fut le cas lors de la datation du Suaire de Turin, l'échantillon mis à la disposition des scientifiques est très mince. On est alors contraint d'utiliser des techniques plus pointilleuses, dont la plus performante est le spectromètre de masse. Ce procédé permet ainsi de réaliser les expériences avec une masse d'échantillon divisée parfois par dix, tout en gardant, bien entendu, une fiabilité importante.
Rameau de Thuites inclus dans de l'ambre de la Baltique
(Leg. Kulik, Musée de la Terre, Varsovie).
Un second facteur qui influe logiquement beaucoup dans la réalisation d'une datation : le temps. En effet, sorti d'une fourchette d'âge, le comptage des isotopes est rendu très difficile. Si l'objet est par exemple très vieux, de l'ordre de 45.000 années, le nombre de désintégrations est alors extrêmement faible, et par conséquent, leur bruit s'en trouve quasiment inaudible aux appareils de mesure traditionnels (compteurs Geiger et Müller).
A l'inverse, lors de la datation d'un objet récent (moins de 1 000 ans), le bruit des désintégrations est alors trop faible pour être significatif. Heureusement, dans ce cas, grâce à l'emploi d'appareils récents, tels que le spectromètre de masse à accélérateur, les mesures demeurent tout de même fiables.
Cône, pomme de pin fossile datant du pléistocène
(entre 80.000 à 120.000 ans) provenant de Zemst, Belgique
(Hauteur: 3 cm - Collection Michèle Loneux).
Nécessité d'analyse complémentaire
De manière générale, la datation par carbone 14 nécessite souvent une analyse complémentaire, réalisée, soit par une méthode similaire mais en employant un autre élément, soit par l'intermédiaire d'une autre méthode telle que la thermoluminescence.
Grâce au carbone et à son isotope 14, on estime fiable la datation d'un objet à partir de l'an 1000 jusqu'à celle d'un objet contemporain à la grotte Chauvet-Pont d'Arc (France), c'est à dire plus généralement jusqu'à -50.000 ans. En deçà ou au delà de cette période, l'expérience est toujours réalisable, mais les conditions de celle-ci risquent d'être désastreuses et le résultat n'aura sans doute aucune valeur du point de vue scientifique. On peut néanmoins avoir recours à d'autres isotopes qui ont une période de désintégration plus ou moins importante (selon le cas). Ainsi, grâce à cette alternative, il est possible de dater des objets de toutes époques, et même extrêmement récents (certains éléments ont en effet une période de désintégration de l'ordre de quelques secondes...).
La teneur en C14 est-elle toujours constante ?
Contrairement à ce que l'on considère lors des datations, la teneur en carbone 14 de la planète a évoluée au cours du temps. En effet, deux phénomènes récents ont influencé cette concentration :
- de la moitié du 19ème siècle jusqu'en 1930, la combustion massive dans les industries (époque des révolutions industrielles) de carbone fossile non actif (pétrole, charbon) ont fait diminuer de 4% cette teneur.
- depuis 1955, les essais nucléaires ont complètement faussés ces chiffres, en chargeant les océans de 14C : « On ne peut aujourd'hui déterminer les périodes des réservoirs qu'à partir de mollusques prélevés vivants avant 1955, année au cours de laquelle les essais ont commencé », explique Roger McNeely (responsable du laboratoire radiocarbone à la Commission géologique du Canada (CGC).
Ces erreurs de mesure se vérifient en datant un arbre à l'aide de la méthode de dendrochronologie, qui consiste à compter les anneaux des arbres, et en comparant aux résultats du carbone 14 : les différences atteignent jusqu'à 20%. Ainsi pour corriger cette erreur, on vieillit les âges obtenus de 10%, ce qui correspond à 2.000-3.000 ans pour une période de -30.000 à -20.000 ans.
Méthode infaillible ?
Jusqu'à une époque très récente, la datation par radioactivité était considérée par la communauté scientifique et par le grand public, comme une technique extrêmement précise. Tellement précise qu'elle passait même pour être, les imprécisions de l'expérience mis à part, une méthode quasiment infaillible (dans l'absolu, scientifiquement, la fiabilité ne peut être totale, d'où le mot : « quasiment »).
Mais de nombreuses controverses apparaissent dans le cadre de certaines datations célèbres, remettant en cause l'extrême précision de cette technique. Sa fiabilité est donc de plus en plus contestée.
LE CAS DU SUAIRE DE TURIN
La datation C14 appliquée au Suaire de Turin
La datation par le Carbone 14 est une méthode très utile en archéologie et en histoire. Pour de nombreux chercheurs et pour le grand public, elle a été utile pour clore certains débats. C'est ainsi que le suaire de Turin qui aurait servi à ensevelir le corps du Christ a été daté en 1988, par trois équipes indépendantes, dans une fourchette d'âge entre 1260 et 1390 ans, donc, d'après de nombreux chercheurs, un suaire fabriqué au Moyen-Âge.
Le Suaire de Turin
En 1979, le chef d'un groupe de recherche italien, le prof. Pierluigi Bollone déclarait : « selon ce qui semble être une opinion largement répandue, profondément enracinée mais totalement sans garantie, le test au carbone 14 résoudrait certainement tous les doutes au sujet de l'authenticité de la célèbre relique. Mais on obtiendrait pas la vérité. . . cela ne nous dirait rien sur la nature de ses images mystérieuses. »
Bollone avait raison naturellement : une datation authentifiant le suaire n'aurait rien prouvé, alors qu'une datation postérieure discrédite le suaire. Cette opinion est partagée par Jacques Évin, directeur du centre de datation radiocarbone à l'université Claude-Bernard de Lyon 1, et ferme défenseur de la validité de la datation obtenue en 1988 : « La datation n'apporte rien quant à la connaissance de la manière par laquelle l'image s'est produite » {Le Monde, 16 avril 1998).
Une affaire très controversée
L'affaire du Suaire de Turin est l'exemple le plus évident de l'incertitude qui plane autour de la méthode de datation par le C14. Contrairement à d'autres datations telles que par exemple celles des tombes de l'antique Egypte citées plus haut, celle du Suaire n'est pas du tout en corrélation avec son histoire connue. On trouve en effet des traces historiques du trajet du Suaire en Orient bien avant la période 1260 - 1390 trouvée par la datation au C14.
Le Mandylion d'Edesse
Entre le début du 5ème siècle et 944, différents historiens de l'époque ont écrit qu'il était connu sous le nom de Mandylion et qu'il se trouvait à Edesse (Turquie orientale). Plus tard, à Constantinople entre 944 et 1204 au cours des croisades, plusieurs témoins l'ont vu et décrit alors qu'il était exposé en public. Enfin, des récits signalent sa présence à l'Acropole en 1205 dans les mains du duc d'Athènes.
Par ailleurs, la plupart des scientifiques sont d'accord, il ne peut s'agir d'un tableau. Les analyses pigmentaires ont démontré qu'aucune trace de peinture n'était présente dans la coloration du Suaire. Toutes les analyses effectuées, de la plus récente à la plus ancienne n'ont trouvé que des traces de sang humain. Normalement, un tableau présente à l'analyse fine (au microscope à balayage, par exemple) des traits de pinceaux ou même de doigts, or l'image du Linceul est totalement isotrope. Sur un tableau il y a généralement plusieurs couches de peinture, ou celle-ci est diluée par endroits, plus épaisse à d'autres. Ici, rien de tel. Sur toute l'image, la coloration a la même superficialité, elle atteint seulement la partie supérieure de la fibre. Les intensités sont dues au plus grand nombre de fibrilles coloriées.
L'homme du Suaire n'est pas un tableau
D'autres constats excluent presque définitivement l'hypothèse d'un tableau : les examens pratiquées par des médecins anatomistes ont en effet conclu à une parfaite reproduction d'un corps humain portant les marques du supplice de crucifixion. Les scientifiques ayant réalisé ces examens ont précisé à l'issue de leur analyse que la perfection de la reproduction incluait des détails (notamment au niveau de l'agencement des os des pieds et de leur déformation suite au supplice) totalement inconnus à l'époque, si l'on en croit les traités de médecine parus au moyen âge.
En fait le seul moyen d'obtenir sur une toile de lin comme le Suaire une pareille pigmentation nécessite soit l'exposition prolongée à un flux de protons, technique n'existant pas au Ier comme au XIVè Siècle, soit l'embaumement d'un corps ensanglanté ou recouvert d'une substance azotée. Mais là encore, l'hypothèse demeure improbable. En effet, comment le faussaire aurait-il pu retirer le corps, à la suite de la pigmentation, sans laisser de traces de cette manipulation ?
Le tissu lui même apporte des éléments qui peuvent appuyer certaines thèses. C'est une toile de lin identique à celle qu'utilisaient les juifs pour l'embaumement des défunts aux premiers siècles. Une étude plus approfondie révèle que le tissu, a été tressé puis teint, et non l'inverse, comme cela se pratiqua jusqu'au 8e Siècle. Il est clair qu'un faussaire du Moyen-Âge ne peut avoir réalisé pareille imitation.
Devant l'accumulation de tous ces éléments, on peut supposer que la datation au carbone 14 est erronée, puisqu'elle entre alors en contradiction avec la quasi-totalité des précédentes analyses.
Une image quasi photographique
d'un homme crucifié
On peut bien sûr penser à une défaillance humaine : si l'échantillon à dater n'a pas été correctement nettoyé, il est possible que subsistent de petits éléments extérieurs tels que des poussières, qui peuvent fausser la mesure. Mais l'erreur mise à part, on peut constater que, de manière générale, une datation au carbone 14 n'est jamais fiable à 100%. L'imprécision est parfois minime (environ 5% pour les plus précises), mais, étant donné l'important âge des échantillons, cette erreur peut parfois représenter plus de neuf siècles. D'où la prudence avec laquelle il faut parfois interpréter ce genre de résultats.
Cette méthode repose sur le calcul de la proportion 14C/12C. On a longtemps considéré que la désintégration se faisait de manière régulière. Or, depuis quelques années, les scientifiques ont constaté que cette désintégration n'était pas toujours régulière. Il a donc fallu réétaloner les tables qui mettent en parallèle la proportion de carbone 14 encore présent dans l'échantillon et l'âge de celui-ci.
On a pu également constater à travers la datation de plusieurs objets que la variation naturelle du champ magnétique de la Terre peut, bien qu'étant très minime, influer sur la désintégration des atomes de carbone 14 en atomes de carbone 12 (tout comme la température peut également jouer un rôle). D'autres hypothèses existent. La présence de microchampignons dans le tissu pourrait l'avoir "rajeuni" aux yeux du spectromètre de masse. Seule une étude poussée permettrait de valider cette idée.
Quelles peuvent être les causes
des erreurs de datation ?
Les différents incendies subis par le Suaire au cours des siècles ont très bien pu recharger le tissu en carbone 14, faussant ainsi les mesures effectuées ultérieurement. Ce phénomène a pris, ces cinquante dernières années, une ampleur considérable du fait de l'activité humaine. La pollution et plus particulièrement le rejet dans l'atmosphère d'énormes quantités de dioxyde de carbone ont faussé de manière très significative les mesures réalisées sur des objets plus contemporains.
De même, les nombreux essais nucléaires atmosphériques réalisés dans les années cinquante et soixante ainsi que les incidents du nucléaire civil (Tchernobyl, Harrisburg...) ont fait considérablement varier la proportion 14C/12C (on estime que les essais sur la bombe H réalisés en 1962 ont fait doubler en un an la teneur en 14C de l'atmosphère terrestre). Même les appareils de mesure peuvent être perturbés par la radioactivité ambiante, rendant alors les mesures hasardeuses. Ce phénomène pourrait être accentué par la faible taille de l'échantillon fourni à l'équipe scientifique, du fait de la valeur symbolique que ce tissu a pour les chrétiens.
DATATION D'AUTRES RELIQUES
La datation appliquée à d'autres reliques
Un autre objet a été ainsi sujet à débat: il s'agit de la Chaire de Pierre au Vatican. D'après la tradition il s'agirait du « trône épiscopal de St Pierre », (appelé ainsi depuis 1230), mais ceci a été rejeté. Le bois de cette Chaire a lui aussi été daté du Moyen-Age. En fait, cette Chaire, qui est maintenant enchassée dans un reliquaire Bernini, est constituée de plusieurs bois diversement datés des 4ème-6ème et 10ème-12ème siècles. Elle est probablement l'oeuvre d'artisans païens et a sans doute été reconvertie plus tard à un usage lithurgique.
Un fragment de la vraie croix, placé dans le Triptyque de Stavelot, collection Pierpont Morgan, New York, est daté de 595±115. (Calvin disait qu'il y avait assez de ces fragments pour construire « un bon bateau ». Un calcul de 1870 estime le volume de la croix à 178 millions de millimètres cubes sur lesquels 4 millions existeraient sous forme de reliques, les 174 millions restant ayant succombés aux processus taphonomiques). Chez Pierpont Morgan se trouve aussi un morceau de la robe de la Vierge daté du 13ème siècle par le radiocarbone.
Aucun suaire auparavant n'a été daté au radiocarbone. La réputation du suaire de Cadouin en France, le principal concurrent du précédent, n'a pas été remise en cause depuis 1934, alors qu'il semble avéré qu'il ait été tissé en Egypte au 10ème siècle après JC. Il contient en effet des bandes ornementales brodées bénissant Allah en caractères coufiques. Il y a aussi des tuniques rivales de la passion à Argenteuil et à Trèves, ainsi qu'un autre suaire à Besançon. Des essais scientifiques sur la tunique d'Argenteuil, faits avant son enlèvement par le groupe français Action Directe en 1983 (ce fut la première relique soumise à une demande de rançon terroriste), montre qu'elle a été tissée à peu près à l'époque du Christ.
En conclusion
On peut dire pour conclure que la méthode de datation au carbone 14 ne peut en aucun cas être considérée comme un moyen unique pour dater un objet. Comme nous l'avons vu dans cette petite étude il est indispensable d'une part de mettre les résultats obtenus par le C14 en corrélation avec l'histoire connue de l'objet, et d'autre part d'essayer de recouper ces résultats avec ceux que pourraient donner la dendrochronologie, la thermoluminescence, ou encore l'influence de l'électromagnétisme sur la mesure.
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(1) Le Mandylion: une énigme de 2000 ans,
François Gazay, Mersi Multimedia, 2000
(2) Ordre des Templiers:
le mystérieux culte de la tête magique,
François Gazay, Mersi Multimedia, 2005
(3) La controverse de Turin: vraie Relique ou faux Suaire ?,
François Gazay, Mersi Multimedia, 2006
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