Dans la région de Plomodiern (Finistère), à quelques centaines de mètres de la Chapelle templière de Sainte-Marie du Menez-Hom, se trouve un lieu-dit « Croas Rhu  » ou «  Champ de la Croix-Rouge » où l'on peut voir un calvaire très étrange qui indiquerait, selon la tradition, l'emplacement d'un trésor caché par les Templiers avant leur arrestation entre 1307 et 1314 sous le règne de Philippe Le Bel.

Ce calvaire « templier » est mentionné dans l'ouvrage « Les Sites Templiers de France » publié en 1997 par les Editions Ouest-France. C'est en partant de cette indication qu'en Septembre 2001, François Gazay a fait la découverte de ce Mandylion Templier, alors qu'il se promenait dans la région du Menez-Hom.

Ce curieux monument est difficile à trouver bien qu'il soit en bordure d'une petite route menant à la Chapelle de Sainte Marie du Menez-Hom. Il est, en effet, masqué par une abondante végétation et François Gazay ne l'aurait sans doute pas trouvé sans l'aide de deux habitantes de Plomodiern qui militent dans l'association des amis de Sainte Marie du Menez-Hom.

Quel est le lien entre le Finistère
et le Suaire de Turin ?

Dans les pays méditerranéens, le Suaire de Turin est plus connu sous le nom de « Mandylion », mot utilisé dans l'antiquité et au moyen âge pour désigner cet objet mystérieux. Au cours de ses recherches, François Gazay, auteur de l'enquête « Le Mandylion, une énigme de 2000 ans », a pu constater que ce mot revenait dans divers documents et désignait le Suaire.

Avant d'arriver en Italie le 14 Septembre 1578, le « Mandylion » a connu pendant 2000 ans des aventures souvent rocambolesques et a emprunté des trajets très secrets pendant son long voyage de Jérusalem à Turin. C'est ainsi qu'il aurait voyagé aux mains des Templiers en Grèce, à Chypre, à St Jean d'Acre et en France avant d'être installé à Turin. Ses péripéties sont présentées dans des diaporamas et des documents qui sont à la base de l'enquête de François Gazay.

Au cours du célèbre et terrible procès de leur Ordre, plusieurs Templiers avouèrent avoir adoré une « tête mystérieuse et barbue » qui ne pouvait être contemplée qu'après une longue initiation. Ce fait est établi par les minutes du « Procès des Templiers » conservées dans les Archives Secrètes du Vatican et dont l'analyse a été faite dans l'ouvrage de Jacques Rolland « l'Assassinat programmé des Templiers » paru en 2000 aux Editions de La Table d'Emeraude.

Cette tête, vénérée par les Templiers, serait le Mandylion, la mystérieuse image d'Edesse, apparue en 944 à Constantinople et qui a disparu lors de la quatrième croisade en 1204. Ce Mandylion est devenu le Suaire des Templiers. Ils l'ont conservé et adoré en secret pendant un siècle et demi.

Ce Suaire des Templiers est réapparu en 1357 à Lirey en Champagne. Il est devenu ensuite le Suaire de Turin, mais, est-ce bien le même ?

Dans son livre « Le Code Templier » édité en 2012 chez Yvelinédition (ISBN: 978-2-84668-253-4), Franck Gordon raconte cette histoire extraordinaire liée à l'Ordre du Temple. Voir les ouvrages présentés en bas de cette page.

Alors qu'il se trouvait dans le monde templier, le Mandylion (qui n'était pas encore appelé Suaire de Turin) était plié en huit et on ne voyait que la tête apparaissant au centre d'un cadre rectangulaire d'environ 100 cm de large par 50 cm de haut, soit un rapport 2/1

Le Mandylion lui-même était une grande pièce de lin de plus de 4 mètres de long sur 1 mètre de large, sur laquelle s'était mystérieusement imprimé le corps d'un homme supplicié vu de face et de dos.

Quelle ne fut pas la surprise de François Gazay en constatant que, au dos du calvaire du « Champ de la Croix-Rouge », se trouvait, sculpté dans la pierre, un cadre rectangulaire comportant une tête en son centre et dont les proportions étaient identiques à celles du Mandylion dans son cadre: même rapport 2/1.

La figure ci-contre montre ce cadre « paysager » avec sa tête au centre présentée de façon identique à celle du Mandylion quand il était plié en huit épaisseurs.

Comment dater le Mandylion Templier
de Sainte Marie du Menez-Hom ?

D'après l'ouvrage des Editions Ouest-France, Sainte Marie du Menez-Hom aurait été templière, ce qui signifierait que le site est antérieur à la période 1307 à 1314 qui correspond au Procès des Templiers, à la dissolution de l'Ordre et à l'exécution sur le bûcher de Jacques de Molay, son dernier Grand Maître.

Or, d'après les informations fournies sur Internet par Inet-Bretagne, le calvaire de Ste Marie du Menez-Hom date de 1544, l'intérieur de la chapelle serait de 1570, et son clocher aurait été commencé en 1663.

Dans le Guide Michelin « Bretagne » (édition 1990) on ne fait aucune mention de la date de construction de l'édifice lui-même, seule la porte en plein cintre de l'enclos est datée de 1739.

Qu'en conclure? Comment dater le Mandylion Templier découvert au lieu-dit « Croas Rhu » ou « Champ de la Croix-Rouge » ? Comme toujours, quand on s'intéresse au Suaire de Turin et à son environnement templier, on se trouve pris dans un univers énigmatique… Essayons de comprendre en examinant le calvaire templier de « Croas Rhu ».

Ce calvaire est très différent de celui qui se trouve dans l'enclos paroissial de la chapelle. En passant derrière la croix on découvre le Mandylion Templier dans son cadre « paysager ». Ses proportions sont dans un rapport 2/1 comme le Mandylion plié en huit épaisseurs et présenté dans son cadre. Comme le disait Ian Wilson dans son livre « Le Suaire de Turin » édité en 1978 chez Albin Michel, cette représentation est en contradiction avec la convention artistique universelle qui consiste à représenter un portrait dans un cadre vertical et un paysage dans un cadre horizontal.

Pourquoi l'artiste, qui a sculpté ce calvaire templier, a-t-il éprouvé le besoin de représenter cette tête dans un grand cadre horizontal dont le fond est vide à gauche et à droite ? L'explication la plus vraisemblable serait que l'artiste, sans doute moine templier lui-même, aurait vu la « tête » lors des cérémonies d'initiation templière et nous aurait laissé cette sculpture en témoignage de ce qu'il avait vu.

Le nom évocateur de « Chambre des Moines Rouges » donné à la curieuse sacristie de Sainte Marie du Menez Hom (Figure ci-contre) laisse à penser, en effet, qu'il y a quelques siècles ce site était occupé par des moines templiers dont la « Croas Rhu » était le symbole arboré fièrement sur leur poitrine.

Un site Templier plus ancien
que la chapelle actuelle de Sainte Marie du Menez-Hom

Réalisé vers 1357, un plomb de pèlerinage, conservé sous la référence 4752 au Musée de Cluny à Paris, montre le Mandylion complètement déplié, avec le corps du supplicié vu de face et de dos, tel qu'il était présenté aux pèlerins alors qu'il était exposé à Lirey en Champagne. Ceci permet de penser que le Mandylion Templier du lieu-dit « Croas Rhu » est antérieur à ce pèlerinage et donc à 1357, puisqu'il représente uniquement la « tête », le reste du corps étant caché par le pliage en huit derrière le cadre. Ce calvaire Templier, ainsi peut-être que la « Chambre des Moines Rouges », pourraient donc être beaucoup plus anciens que 
la chapelle actuelle elle-même dont les éléments ont été construits ou ajoutés entre 1544 et 1739.

D'autres indices, développés en détail dans l'enquête « Le Mandylion, une énigme de 2000 ans » viennent conforter l'idée que la « tête » du lieu-dit « Croas Rhu » serait bien une représentation du Mandylion datant probablement du début du 14eme siècle, époque à laquelle l'Ordre des Templiers fut persécuté puis dissous par le roi Philippe Le Bel et le pape Clément V.

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