LE POPOL VUH DES MAYAS-QUICHES
Le Popol Vuh est une véritable bouée jetée dans la mer de l'histoire par un érudit inconnu.

Le Popol Vuh est le livre fondamental de la civilisation Quiché, un peuple amérindien du Guatemala parlant une langue maya. C'est un document très important tant sur le plan historique, que littéraire et religieux. Il contient des récits très anciens, transmis depuis l'âge préhistorique, et qui permettent une interprétation de l'histoire du peuple Maya-Quiché, un groupe ethnique comprenant le Guatemala, le Mexique méridional, et le Yucatan.
Le Popol Vuh est considéré par de nombreux chercheurs comme le document le plus ancien de l'histoire humaine, antérieur au Rig-Veda ou au Zend-Avesta. Avant Christophe Colomb, le peuple Maya-Quiché fut parmi les plus civilisés du Nouveau Monde. Le Popol Vuh serait donc une véritable bouée jetée dans la mer de l'Histoire par un érudit inconnu au moment de la Conquête Espagnole qui a systématiquement éradiqué l'histoire de ce peuple en détruisant tous ses documents au 16ème siècle.

Le Popol Vuh n'est connu que par une version du 16ème siècle écrite entre 1550 et 1560 (probablement rédigée en 1557) par cet érudit inconnu soucieux de conserver des traditions orales antiques. L'original, issu de ces traditions orales très anciennes, serait aujourd'hui perdu. Ce Manuscrit du 16ème siècle, écrit en langue Quiché et transcrit en caractères latins, a été retrouvé à la fin du 17ème siècle par un dominicain, le frère Francisco Ximénez, alors qu'il dirigeait le couvent de Santo Tomas Chuila, à Chichicastenango, Guatemala. Ce religieux connaissait les langues locales. Il traduisit ce Manuscrit Quiché en espagnol et présenta les deux textes, l'original et la traduction, sur deux colonnes dans un ouvrage intitulé « Empiezan las historias del origen de esta provincia de Guatemala » (Ainsi commence l'histoire des origines de cette province du Guatemala). C'est ainsi que cet étonnant Livre Sacré des Anciens Mayas-Quichés fit son apparition dans le monde occidental. Il fut ensuite traduit en allemand et en français au 19ème siècle, et à nouveau en espagnol au 20ème siècle.

Le Popol Vuh est un des legs les plus précieux de la pensée maya préhispanique. Il se divise en quatre parties qui racontent l'origine du monde, la création de l'homme, les aventures de deux demi-dieux en Xibalbá, la région de la mort, et leur réincarnation en étoiles, et enfin les tribulations du peuple Maya-Quiché au cours de son histoire, ses migrations, ses guerres et ses conquêtes.