ABU AL-RYHAN AL-BIRUNI

Le savant et philosophe arabe Abu al-Ryhan al-Biruni (Kath, 973 - Ghazna, 1050) est sans conteste l'un des très grands noms de la science arabe. Né en 973 d’une famille iranienne, il passe les vingt-cinq premières années de sa vie dans sa patrie où il reçoit une formation scientifique approfondie et entre en correspondance avec le jeune prodige de Boukhara, Avicenne.

Il apprend à parler plusieurs langues dont le persan, le turc et l'hébreu et étudie auprès de l'astronome et mathématicien Abu Nasr Mansur. Jusqu'à l'âge de 22 ans, il mène une vie paisible consacrée à ses travaux. Mais alors éclate une guerre civile dans la région de Khwarazm qui l'oblige à fuir. Le jeune savant séjourne à Rayy puis à Djurdjan. C’est à la cour de Djurdjan, au sud-est de la mer Caspienne qu’il compose son premier grand ouvrage, traitant de calendriers, de problèmes mathématiques, astronomiques et météorologiques. Il effectue au moins un passage dans sa ville natale, en 997. En effet, le 24 mai de cette année, il est à Kath pour y observer l'éclipse de Lune, en même temps que Abul al-Wafa à Bagdad. La différence de temps entre ces deux observations permettra de calculer la différence de longitude entre les deux villes.

Vers 1004, al-Biruni est de retour dans sa patrie, durablement croit-il, et intégré à la cour de Abu'l Abbas Ma'mun qui soutient ses recherches. C'est de cette époque que date sa correspondance avec le célèbre médecin persan Avicenne. Mais la guerre surgit à nouveau, bientôt remportée par Mahmud le Ghaznévide. Le vainqueur fait al-Biruni prisonnier et l'emmène à Ghazna. Malgré le traitement dur, certains disent cruel, auquel il est soumis, al-Biruni peut poursuivre ses travaux et profite des expéditions de Mahmud pour enrichir ses connaissances. Il effectue ainsi plusieurs voyages en Inde dont il tirera une remarquable étude de la civilisation indienne sous tous ses aspects : coutumes, langues, sciences et géographie.

Lorsque Mahmud meurt en 1030, son fils prend la succession. Al-Biruni est alors toujours officiellement prisonnier mais la surveillance qui lui était imposée se relâche et il peut désormais se déplacer plus librement. Parmi la somme considérable d'écrits qui lui sont attribués (on parle de quelques 13000 pages de texte), beaucoup traitent de l'astronomie, comme l'illustre Canon. Mais l'intérêt d'al-Biruni ne se limitera pas à ce domaine. Il écrira également tout au long de sa vie sur les mathématiques, l'astrolabe, l'optique, la géographie, la minéralogie, la médecine, la mécanique, la chronologie, l'histoire et la philosophie.